Chanteuse, mannequin, actrice, autrice… Juliette Katz est connue sous le profil
« Coucou les girls » sur les réseaux sociaux. Derrière ce sobriquet, Juliette parodie gentiment les influenceuses ce qui la fait connaître du grand public et devenir à son tour… influenceuse. Mais elle a mille autres métiers, vies et talents et ose, entre autres, montrer la maternité sans tabou, sans filtre, toujours avec une touche d’humour. Rencontre.
Crédits photos : Juliette Katz (compte instagram coucoulesgirls)

Parlons un peu de vous
Pouvez-vous vous présenter ? D’où venez-vous, âge, quel est votre parcours, votre métier…
Je m’appelle Juliette, j’ai 33 ans et je fais plusieurs métiers : chanteuse, comédienne, influenceuse, mannequin, j’ai aussi écrit un bouquin… Bref, multitâches mais surtout de l’influence ! J’ai grandi à Paris mais petite, j’ai vécu en Inde. Je n’ai pas un parcours « classique », je n’ai pas fait d’études. J’ai redoublé 2 fois et j’ai arrêté l’école en seconde. J’ai fait une école de musique et puis comme on dit « l’école de la vie » 🙂 #Ironie
Quels comptes instagram sur la maternité suivez-vous ?
J’aime beaucoup Amélie Challeat, Bliss, Tajine Banane, Gamin Gamine, Post Partum Ta Mère, Amandine naissance et last but not least Fée Dodo, c’est une structure d’accompagnement qu’on a utilisé notamment pour les nuits (notre fils fait ses nuits depuis qu’il a 2 mois) mais ça explore aussi la parentalité positive. C’est indispensable pour nous, on peut poser nos questions, avoir des conseils… Je recommande !
Combien d’enfants avez-vous et comment s’appellent-t-ils ?
Un fils dont je tairais le prénom et qui a 11 mois.
Le livre qui vous a accompagné enceinte ?
J’ai lu assez peu de bouquins mais « La naissance en bande dessinée – Découvrez vos superpouvoirs » de Lucile Gomez m’a fait beaucoup de bien à plusieurs niveaux.
Enfant, vous étiez quel genre ?
Alors petite, j’étais une enfant souriante, curieuse, plutôt sage, j’avais des parents très aimants bref une petite fille normale, un peu coquine. J’avais envie d’être avec des copains et des copines populaires et je voulais sortir avec des mecs mais personne ne voulait de moi haha !
Vous rêviez de devenir… ?
Chanteuse ! J’ai un oncle issu du milieu musical et un père producteur de disques donc c’était mon rêve et aussi mon premier métier de 17 à 25 ans !
La Maternité
Votre réaction quand vous avez appris que vous étiez enceinte ?
Ce n’était pas une surprise mais j’avais fait une fausse couche 2-3 mois avant donc j’étais super flippée. Mon mec était super content et évidemment moi aussi, mais j’avais tellement peur que ça merde que pendant les premières semaines je faisais rien, je vivais un peu au ralenti. J’étais soulagée parce qu’on avait envisagé de faire une PMA mais vraiment la peur était tellement omniprésente que j’ai eu du mal à savourer ce moment.
La grossesse, une période « épanouissante » ou « épanouichiante » ? Désolée, on n’a rien trouvé qui rimait…
Disons qu’avec le recul j’ai adoré cette période, j’aimais mon corps, je me revois enceinte, j’ai un peu le cœur serré, j’adore le corps d’une femme enceinte, ça pourrait presque me donner envie d’un deuxième (presque !)
Encore une fois, sur le moment j’avais surtout beaucoup de peurs au début puis en parallèle j’ai eu d’énormes nausées donc j’ai perdu 13 kilos, je vomissais pas mais j’étais nauséeuse non-stop. Ensuite on m’a diagnostiqué un diabète gestationnel ce qui rime avec piqûre d’insuline et un régime diabétique. Déjà quand t’es enceinte, tu dois faire gaffe mais là c’était double peine. Bref, que du fun donc. Et rajoute à ça que je suis une grosse fumeuse, donc arrêter la clope c’était très dur. J’ai essayé 4 jours, j’ai cru que j’allais tuer quelqu’un donc j’ai réduit mais pas arrêté totalement. Après j’ai pas à me plaindre, clairement ma grossesse s’est bien passée, je savais que j’allais pas vivre ça 15 fois dans ma vie donc j’en ai profité.
Avez-vous fait une préparation à l’accouchement spécifique ?
Au début, je voulais absolument une césarienne contrairement à la plupart des femmes que je connais ! J’avais peur de l’épisio, de faire caca enfin toutes ces peurs qu’on a quand on connait pas. Et puis j’ai été suivie par une super sage-femme, devenue une amie d’ailleurs, qui m’a montré concrètement ce que c’était qu’une césarienne et forcément ça m’a un peu calmé. Plus sérieusement, plus le temps passait, plus j’avais envie d’avoir un accouchement par voie basse, j’ai même rêvé d’un accouchement à la maison mais bon soyons honnêtes j’avais peur de mourir haha ! Donc j’ai lu la fabuleuse bande dessinée de Lucile Gomez et elle arrive vraiment à transmettre le message que l’accouchement on sait le faire depuis la nuit des temps et que ça va bien se passer, que notre corps est puissant, ça m’a fait beaucoup de bien. J’étais assez sereine !
L’accouchement, est-ce vraiment « le plus beau jour de votre vie » ?
Spoiler : ça a duré 36 heures haha ! Mais rembobinons. Au début, c’était le rêve. J’accouchais en maternité privée et j’avais précisé que je souhaitais un accouchement par voie basse. Je suis arrivée un soir à la maternité, le processus avant l’accouchement était long mais merveilleux. On était dans une salle de naissance avec une baignoire, de la musique, on a pleuré avec mon mec tellement c’était beau. J’accueillais vraiment le moment, j’étais bien, détendue. Je voulais avoir la péridurale le plus tard possible. A un moment, mon col se dilatait trop lentement, j’ai eu un petit boost pour accélérer parce que mon fils avait le cordon enroulé et il était en transverse. Finalement j’ai eu la péridurale quand j’étais dilatée vers 6-7 sauf qu’elle était trop dosée, je sentais plus mes jambes. Heureusement, quand il est sorti, l’effet s’était atténué et j’ai eu des sensations mais j’ai eu une fin d’accouchement super sport et je pense que j’aurais préféré avoir une césarienne. J’ai poussé comme une malade, j’ai eu les forceps et donc 2 déchirures.
Et pour l’après…
Pour continuer sur les réjouissances, j’ai eu une sonde urinaire après mon accouchement parce que j’arrivais plus à faire pipi sauf que c’est un nid à microbes donc j’ai récolté une infection du rein ! Je suis rentrée chez moi, j’avais 40 de fièvre, l’enfer. Eeeet, c’est pas fini ! J’ai également fait une descente d’organes. J’avais l’impression littéralement que ma c***** (miaou) allait tomber. Donc j’ai consulté mon gynéco, qui m’a donné une crème, mais je sentais que ça passait pas. J’ai fait 40 rééducations du périnée, mais la réalité c’est que j’ai trop poussé, mal poussé et que du coup 11 mois plus tard je vois enfin le bout de cette errance médicale. Quand tu vis ça quand tout le monde te dit que tout va bien mais que toi tu sens que quelque chose ne va pas c’est horrible, ça touche à ton quotidien, ta féminité, ton désir. Aujourd’hui ça va mieux, mais ça a pris du temps.
Avez-vous allaité ? Allaitez-vous toujours ?
L’allaitement c’était pas un sujet pour moi, j’étais sûre et certaine que je voulais allaiter et il s’avère que j’ai allaité 6 mois et demi. Le problème c’est que contrairement à d’autres, je n’ai pas eu la fameuse montée de lait, les seins durs comme du bois etc. Mon fils a eu du mal à se mettre au sein, et j’avais pas de lait ou quasi. J’ai stimulé, vu trois conseillères en lactation différentes, j’ai même pris un médicament (dont l’effet secondaire est de favoriser l’allaitement) mais au final rien n’y faisait. J’avais peu de lait. Je me suis retrouvée à tirer mon lait 4 à 7 fois par jour (oui oui) pour en avoir quelques millilitres. Donc on est passé à l’allaitement mixte. C’était vraiment un échec énorme pour moi. D’ailleurs je vais bientôt sortir une vidéo à ce sujet #Teasing.
Le post-partum, meilleure période ever ? (On blague)
On m’avait mis en garde contre le post-partum, le corps qui change, les hormones etc. Mais j’étais loin de me douter de la claque que j’allais prendre. J’ai clairement frôlé la dépression post-partum.
Heureusement, j’ai une super psy et j’étais entourée mais c’est une période que j’ai trouvée déroutante.
Je trouve qu’on est PAS du tout préparées pour les premiers mois, j’ai eu envie de partir, j’ai eu des idées noires. J’ai trouvé que c’était vertigineux, je me sentais dépassée, comme si j’allais péter les plombs. J’ai repris 10kg en un mois, j’avais le ventre mou, je trouve que le rapport au corps post-accouchement est très difficile. Ensuite, faut trouver un équilibre aussi, entre sa vie de femme, de cheffe d’entreprise, de couple, de maman. J’y arrivais pas, j’existais pas. On a fait le choix de mettre notre fils à la crèche uniquement 2 jours par semaine. C’est quelque chose qui nous convient, on profite à fond de lui mais à la fois c’est épuisant. Je dirais que ça fait réellement un mois que je commence à prendre goût à travailler, sortir, prendre du temps pour moi.
La maternité entre l’image que vous en aviez et la réalité, c’est comment ?
La maternité c’est très culpabilisant, on est toujours en train de te regarder, te dire de faire les choses comme ci, comme ça. C’est vertigineux ! C’est LE mot.
Et à l’inverse, le plus gros fail ?
Mon plus gros fail à ce jour c’est la fin de l’allaitement. Pour raconter un peu plus dans le détail, on était dans sa chambre, dans le noir, avec un peu de musique. Je l’allonge et il fait non de la tête. Il pleurait, j’avais l’impression de le forcer. J’avais peur qu’on ait plus de lien je crois. Je lui parlais, je lui disais : « J’ai peur que tu m’aimes plus, je suis là, je t’écoute, j’ai envie d’entendre tes désirs, tu grandis, mais c’est pas facile pour moi. » En fait, je savais que c’était la toute dernière fois, que c’était plus moi qui décidait, qu’il fallait laisser la place à ses choix. C’était un peu la claque parce que j’ai réalisé que je contrôlais pas tout, qu’il avait ses envies, ses désirs. Sinon il a eu le pied-main-bouche aussi, c’est pas un fail mais pas le meilleur moment qu’on ait passé !
Un objet/jouet/accessoire qui sauve la vie avec un enfant ?
Il a pas eu de tétine parce qu’on était pas méga chauds, les bébés deviennent dépendants super vite et je trouve que c’est la solution un peu trop simple aux frustrations, aux émotions que l’enfant peut exprimer. En revanche il a un super doudou, un tissu avec une tête de chat (est-ce un chat ?) mais y’a plein de petites oreilles nouées partout, donc il en met un petit bout dans la bouche. Il l’a pas pendu au coin de la bouche toute la journée mais ça le calme et c’est très sécurisant.
D’un point de vue plus matériel, on a eu un truc super, c’est une plaque de sécurité qu’on met sous le matelas pour éviter la mort subite du nourrisson. Bon, le truc c’est que ça se met à sonner dès que l’enfant arrête de respirer donc c’est flippant parce que ça peut sonner même pour une mini apnée et donc te faire un bon coup de flippe au milieu de la nuit haha mais c’est rassurant ! On était comme des dingues avant ça, à guetter le babyphone et à se le coller à l’oreille au cas où. Donc la plaque c’est life-changing !
Que souhaitez-vous transmettre à votre/vos enfants ?
On aimerait lui transmettre la bienveillance, la tolérance, d’accepter les gens tels qu’ils sont dans le sens être ouvert d’esprit, de pas devenir un vieux con quoi haha ! On a une approche de parentalité positive aussi, c’est-à-dire qu’on essaye de pas être dans le « Non », d’être à l’écoute, dans le dialogue, d’expliquer les choses plutôt que de se braquer. Avec mon mec on a eu deux éducations opposées mais on sait ce qu’on veut pas reproduire. J’ai pas lu de bouquin sur l’éducation, en revanche le compte Fée Dodo est une source de conseils à ce sujet aussi !
La diversification
A quel moment avez-vous commencé la diversification ? Comment ça s’est passé ?
On a commencé la diversification assez tard, vers 5-6 mois.
Au début, on faisait tout maison et puis évidemment, on s’est mis à acheter des petits pots mais bio !
Soit pour dépanner, soit je mélange un peu de fait maison avec un autre industriel. On a un enfant maxi facile qui mange de tout, il commence à pouvoir manger un peu comme nous, hier par exemple un gratin de courgettes (oui, vous savez TOUT).
On l’a initié aux morceaux assez vite sur les conseils d’une pédiatre, l’évolution des textures se passe bien. Il est gourmand, comme ses parents !