AVEUX DE PARENTS

Tiphaine, Mama in chief de Popote

Tiphaine, c’est la Mama in Chief de vos gourdes préférées pour Bébé !
Maman de deux enfants, elle nous raconte son aventure de la maternité : la grossesse, l’accouchement, l’allaitement, la diversification alimentaire, mais surtout l’amour inconditionnel.
Tiphaine est à l’image de ce que l’on souhaite transmettre chez Popote : déculpabilisation, bienveillance et tolérance. “Parce que quelle que soit ton histoire, tes choix et tes aléas, t’assures Mama!”

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Parlons un peu de vous

Pouvez-vous vous présenter ? D’où venez-vous, âge, quel est votre parcours, votre métier…

Je m’appelle Tiphaine, j’ai 34 ans et deux enfants. Concernant mon parcours, plus jeune j’avais décidé que je ne voulais pas faire ce que faisaient mes parents (qui sont dans l’agro-alimentaire) et comme vous pouvez le constater ça a super bien marché puisque je suis en plein dedans !
Petite, j’ai vite décidé que je voulais être vétérinaire. J’ai donc fait 2 ans de prépa puis après un petit flippe j’ai fait 2  premières années de médecine et finalement le destin a fait que j’ai enchaîné avec 4 ans d’école de communication en spécialité digitale et un passage en école de commerce.
Les études, mon dada ! J’en ai fait 9 ans. En parallèle, je faisais aussi pas mal d’entrepreneuriat, j’ai lancé Keed avec mon associée Aurélia (coucou toi !) une appli de réseau social familial, qui a évolué vers un second projet Apiki – e-shop de jouets à fortes valeurs – avant de rejoindre l’entreprise familiale en 2018.

Quels comptes instagram sur la maternité suivez-vous ?  

De par mon métier, plein (trop ?) !
Franchement j’ai 1097 abonnements, c’est hyper dur comme question ! Mais j’aime le regard d’une @coucoulesgirls, la spontanéité d’une @paolacarla… mais pour le reste JOKER, j’en aime trop et on pourrait en faire tout un article !

Combien d’enfants avez-vous et comment s’appellent-t-ils ?

J’ai une fille qui s’appelle Romane 7 ans et un garçon Achille, 10 mois.

Le livre qui vous accompagne en ce moment ?

On ne va pas se mentir, avec un bébé de 10 mois et les nombreux projets de Popote, en ce moment les livres accompagnent surtout ma table de chevet !

Mais parmi ceux qui y trainent « Tu seras un homme féministe, mon fils » d’Aurélia Blanc, « Corps Sonores » de Julie Maroh ou « Apaiser nos tempêtes » de Jean Hegland (que je n’ai toujours pas réussi à ouvrir).

Même question avec un film ou une série ?

Petite obsession actuelle sur les Chroniques de Bridgerton, que je tente d’avancer par petit bout de 12min dans les transports !

Une astuce feel good à partager ? / Que faites-vous pour vous détendre ?

Le sport (et notamment la course à pied) a fait irruption dans ma vie à la fin du post-partum d’après Romane, quand elle avait 2/3 ans. Depuis c’est un besoin réel pour me vider la tête et je ne pensais pas dire ça un jour mais ça me fait un bien fou !

Enfant, vous étiez quel genre ?

J’étais une enfant facile, j’adorais faire plaisir aux gens. En fait j’aime bien les gens de manière générale. Et par la force des choses j’étais plutôt sympa donc les gens étaient sympas avec moi. C’est un truc que j’ai vite compris ce truc de confiance réciproque, ce qui m’a permis d’avoir pas mal de liberté très jeune.

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La maternité

Votre réaction quand vous avez appris que vous étiez enceinte ?

C’était désiré dans les deux cas, ce qui m’a étonné c’est que Romane est arrivée très vite (2-3 mois sans pilule) et Achille, cela a pris 1 an alors que je pensais pour le coup que ça irait vite. La première grossesse c’était l’excitation, pour la deuxième c’était plus attendu, plus construit. 

La grossesse, une période « épanouissante » ou « épanouichiante » ? Désolée, on n’a rien trouvé qui rimait… 

Alors, pour Romane, le premier trimestre a été déstabilisant, j’avais une peur terrible de la fausse couche, donc j’étais assez angoissée. Ensuite, ça s’est bien passé. Mais le soucis c’est que dans ma tête je visais 37 semaines donc à la fin j’ai trouvé le temps, comment dire, long ?! Elle est arrivée à J-3 avant la DPA et j’ai trouvé que c’était interminable ! 

Pour Achille, j’étais pleine de sérénité, très en phase avec cette grossesse, bien dans mes bottes, j’avais plus ces angoisses et en plus, il est arrivé avec 10 jours d’avance donc il m’a moins fait attendre. J’ai eu une grossesse vraiment super, j’ai travaillé énormément et quasi jusqu’au bout, ça m’a aussi bien occupée. Et comme je savais que ce serait ma dernière grossesse, forcément, je pense que ça a joué !

Un bon souvenir de grossesse ?

Pas vraiment un en particulier… Parce que bon j’ai eu des grossesses faciles mais j’ai aussi eu tous les maux relous de la grossesse, les remontées acides, les maux de dos, et même un urticaire de fin de grossesse (et ça c’est relou). PLUS, un odorat complètement déformé de façon exponentielle, j’avais des odeurs fantômes, c’était très étrange. Après c’est mon caractère, je savais que tout ça allait passer. Mais si je devais garder un seul souvenir, je dirais être posée sur le canapé, la main sur le ventre, sentir le bébé qui se balade, qui ondule… C’est un souvenir très apaisant. 

L’accouchement, est-ce vraiment « le plus beau jour de votre vie » ?

Comme tout bon récit d’accouchement façon « Accoucher sans péri » (le groupe Facebook fantastique), c’est LONG ! C’est parti ! 

Accouchement #1 

Pour Romane, j’étais primipare, j’ai laissé venir les choses sans vraiment me poser de question. J’ai choisi l’hôpital Américain car c’était pas loin de chez moi (et qu’on avait une bonne mutuelle ahah). C’est pas compliqué, j’ai choisi la cheffe de service pour me suivre en me disant qu’elle ne devait pas être mauvaise, et je suis tombée sur le Dr Yamgnane, une femme fabuleuse. Je l’ai adoré tout de suite. Pour ce premier accouchement, c’était le cas de figure classique : je suis arrivée à 5h du matin, j’ai accouché à 10h avec une péridurale. A l’instant où elle m’a posé Romane sur moi, ça a été le coup de foudre total. Je ne voulais pas allaiter mais j’ai fait la tétée d’accueil… et j’ai détesté.

Accouchement #2 

Quand j’ai appris que j’étais de nouveau enceinte je ne me suis pas posé de question je voulais être suivie par la même obstétricienne. C’est là que je découvre qu’elle a lancé la Clinique des femmes à Paris, un lieu qui prend soin de la santé des femmes avec une bienveillance totale. Evidemment j’ai adoré. En parallèle, vers 2-3 mois de grossesse, une de mes amies, enceinte aussi, me parle d’accouchement physiologique. Je me dis qu’elle est complètement folle !

Mais elle me parle du groupe Facebook « Accoucher sans péri » eeeet curieuse comme je suis, je vais jeter un œil. Finalement, en lisant tous ces témoignages d’accouchement (passionnants il faut le dire), je me rends compte que cela fait résonner des choses en moi. Sans avoir de réel regret, je réalise que mon premier accouchement aurait pu se dérouler autrement : j’avais tenu sans péri jusqu’à 7 et ensuite, cela a ralenti le travail, j’avais l’impression de ne plus être dedans, je dormais à moitié pendant que Romane faisait elle tout le boulot… J’en ai parlé à mon obstréticienne, qui m’a dit que si c’était mon projet, elle me suivait à fond, mais qu’il fallait que je me prépare correctement.

tiphaine_romane_et_achille
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La préparation 

Me voilà à mon 4e mois de grossesse, il faut donc que je me prépare à cet accouchement physiologique. J’achète donc LA BIBLE (ou presque), le fameux livre « J’accouche bientôt : que faire de la douleur ? » ainsi que le livre sur l’HypnoNaissance, j’écoute Michel Odent, je suis la préparation à la naissance de Quantik Mama, je regarde des documentaires… Et puis je me prépare en parallèle avec de la sophrologie, pour m’aider à gérer mes émotions, le souffle… Très important pour moi car j’avais peur de paniquer !

J’ai donc poussé la porte de Gynécée  où Salomé m’a accompagnée tout en douceur, ça m’a beaucoup aidé. Sans compter le massage prénatal de Camille, que je recommande vivement ! Ces moments de prépa à l’accouchement m’ont fait beaucoup de bien, c’était une manière de couper avec l’effervescence du boulot et de prendre du temps pour moi, j’en garde un très bon souvenir. 

La fin de grossesse 

J’ai écrit un projet de naissance et on a repris tous les points un à un avec mon obstétricienne. Il n’y avait pas de salle nature mais je savais que tout se passerait bien. Elle a pris le temps de répondre à toutes mes questions, c’était très bienveillant, ça m’a mis en confiance. Ensuite, il me restait à préparer le papa ! J’avais besoin qu’il soit en phase avec moi, qu’il sache quoi faire et qu’il ne se sente pas démuni. Il a lu quelques récits du groupe Accoucher sans péri et on a fait un cours de préparation en tête à tête avec une sage-femme de l’hôpital. Elle nous a montré des techniques pour qu’il puisse me soulager : balle de tennis dans le dos, massage, appui etc. Il a complètement adhéré au projet, sans flipper ! 

Le D-DAY 

Environ une semaine après avoir arrêté de bosser, j’ai une première contraction un matin. Je passe la journée à faire du « faux travail ». Je préviens mon mari, au cas où.
En fin de journée, je commence à sentir un peu plus plus que ça se rapproche. Ma fille rentre de l’école vers 16h et je demande à la nounou de l’emmener chez mes parents. Ce qui est fou, c’est que ce moment que j’ai passé avec elle a été très calme et doux et dès qu’elle est partie, le travail a repris.
Je finis par me mettre dans ma chambre, dans la nuit, avec de la musique, centrée sur moi. On arrive à la maternité à 23h. On me pose le monitoring et là je commence à sentir que ça pique un peu. Les équipes (fabuleuses) avaient pu prendre connaissance de mon projet de naissance, elles étaient à fond et je les remercie tellement. Pas de salle nature, donc, mais j’ai pu rester dans la chambre où j’allais faire mon séjour donc j’avais une salle de bain, un ballon, un tapis, une veilleuse, très loin du médical. J’y suis arrivée à 00h45, Achille est né 2 heures plus tard. Entre deux j’ai fait du ballon, mon mari a joué de la balle de tennis, j’ai visualisé, pris une douche, bougé, soufflé… C’était douloureux mais pas de la souffrance. Je sentais qu’on cheminait l’un vers l’autre. Jusqu’à ce que ça devienne plus difficile à gérer, et la sage-femme m’a du coup vite basculé en salle de naissance. 

La naissance 

C’est un souvenir intense, très intense mais aussi très flou. Mon mec a assuré, j’étais comme dans une bulle, j’étais un peu déconnectée de tout. J’ai peu de souvenir visuel, je ne me tenais à la réalité que par les sons. 

« Tu quittes le monde lucide pour t’élever au dessus du monde réel. »

Finalement, ma gynécologue n’a pas eu le temps d’arriver mais j’ai été accompagnée par une de ses consœurs, merveille de bienveillance et de délicatesse, qui m’a laissé accoucher comme j’en avais envie. J’ai accouché sur le côté, j’ai senti la puissance de mon corps qui poussait, c’était dément. J’ai mis du temps à atterrir après coup. On l’a posé sur moi,  je ne l’ai pas vu tout de suite, il fallait que je me reconnecte au monde réel et je ne ressentais pas le besoin de le « voir » je savais qu’il était là.

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Avez-vous allaité ? Allaitez-vous toujours ? 

On en arrive donc à la tétée d’accueil ! La première avec Romane ne m’avait franchement pas donné envie d’allaiter. Alors qu’avec Achille, c’était naturel, comme la continuité de tout ce cheminement. Comment l’expliquer ? Petite, autour de moi, personne n’a allaité. Pour moi nourrir un bébé ça passait par le biberon, que j’ai même pu donner à ma sœur avec qui j’ai 11 ans d’écart. L’allaitement pour moi, mettre un nourrisson au sein, ça ne me semblait pas naturel. Et je suis heureuse, car j’ai croisé la route de Sabrina (de Nova Mom). Nos grands ont une semaine d’écart, on s’est rencontré sur un groupe Facebook, magie des réseaux sociaux ! Pour elle, allaiter c’était normal, naturel… Elle m’a beaucoup apporté. Et puis quand j’ai eu Romane, je me suis retrouvée dans un maternage proximal : je l’ai beaucoup portée, j’étais très tournée nature, j’ai signé, fait de la DME, finalement dans le package il me manquait l’allaitement mais ça veut aussi dire que j’ai croisé la route de beaucoup d’allaitantes, qui m’ont l’air de rien beaucoup éduqué sur le sujet.

Alors finalement, pourquoi pas ?

Achille c’est probablement ma dernière grossesse, alors je me suis dit : pourquoi pas tester ? Mais quitte à le faire, je savais qu’il fallait le faire bien alors j’ai décidé de le préparer, j’avais envie d’avoir du soutien, des informations. J’ai acheté le « Manuel très illustré de l’allaitement », fait une consultation au cabinet de Carole Hervé, j’étais prête, en me disant que je verrais bien si ça me plaisait.

J’ai donc donné la tétée d’accueil à 3 heures du matin (et je pétais le feu). Je n’étais pas très à l’aise au début, il avait du mal à s’accrocher et à mon grand dam la sage-femme m’a proposé après 24h des bouts de sein. J’étais contre (parce que je savais que ça pouvait mettre en péril la mise en route de l’allaitement), mais quand ton bébé hurle de faim à 4H du mat, tu fais surtout comme tu peux ! Et puis, on est sorti de la maternité, j’étais à la cool, je savais ce qu’il allait m’arriver. Avec le temps, j’étais beaucoup plus sûre de moi. Une sage-femme est passée à la maison plusieurs fois, et comme elle était également consultante en lactation j’étais bien entourée.
Les premiers jours, j’ai morflé, comme beaucoup de femmes, mais je savais que ça allait passer : hypersensibilité, inconfort, parfois quelques douleurs mais j’ai pas eu envie d’arrêter.
On a coupé le frein de langue qui l’empêchait de bien téter, j’ai arrêté les bouts de seins et aujourd’hui ça fait 11 mois que j’allaite et que j’ai pas vraiment envie que ça s’arrête ! 

Le post partum 

J’avais lu « Le mois d’or » (oui, j’ai beaucoup lu !) et je me suis autorisée cette période sans stress. J’ai essayé de ne pas beaucoup me lever, mon mari a pris le relai, c’était très à la cool. J’ai eu besoin de travailler mais de la maison, sans pression. Le fait d’avoir été informée m’a tellement aidée.

Aujourd’hui je tire mon lait, j’ai commencé en reprenant le travail pour la crèche. Il fait un peu ses nuits, il tète moins. Je ne me sens pas encore prête à arrêter l’allaitement pour le moment. La chance que j’ai, c’est que je suis mon propre patron, je peux m’adapter. Ça peut faire peur de tirer son lait au travail, mais avec de l’organisation sincèrement ça reste gérable.

La maternité entre l’image que vous en aviez et la réalité, c’est comment ? 

C’est mieux ! Dans ma famille, on est trois enfants et le jour où je suis devenue maman, j’ai compris tout l’amour de ma mère nous portait. J’ai compris ses choix, j’ai compris sa façon d’être. Je ne m’attendais pas à ce que ça me chamboule autant, je trouve ça fou et fort ! Après j’aime avancer, cheminer, et il y a forcément un équilibre à trouver. Dans mon cas, mes enfants et mon travail se nourrissent l’un et l’autre, j’ai cette chance. 

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Votre meilleur souvenir de maman à ce jour ?

La rencontre de Romane et d’Achille. Quelques heures après je l’ai retrouvé à côté de son frère, en train de lui raconter l’histoire d’un petit Achille, qui se nourrissait de compotes bio  (!) et qui allait sauver le monde. Truc le plus mignon de la terre.

Et à l’inverse, le plus gros fail ?

J’ai fait tomber Achille, 2 mois, du lit et Romane me le rappelle régulièrement car les enfants sont formidables comme chacun sait !

Un objet/jouet/accessoire qui sauve la vie avec un enfant ?

Est-ce qu’il y a encore vraiment des parents qui survivent sans un collier MintyWendy ?! J’avoue que j’ai également une passion pour les langes que j’utilise pour absolument TOUT.


Un conseil à donner à une jeune ou future maman ?

Relax Mama. Ça va aller.

Que souhaitez-vous transmettre à votre/vos enfants ?

L’amour et le respect de l’autre, le goût de s’investir dans des projets, la curiosité.

La diversification

A quel moment avez-vous commencé la diversification ?

4 mois, 6 mois… franchement pour ma première je ne savais plus à quel saint me vouer, du coup je ne voulais froisser personne et j’ai fait un entre deux, dès que je l’ai sentie prête !
Pour Achille j’ai testé vers 5 mois, c’était pas la passion alors j’ai attendu et retesté plusieurs fois… il a vraiment enclenché à 6 mois et demi.

Comment ça s’est passé ? 

Pour Romane, on était en DME , enfin on était en mixte comme beaucoup de monde, parce que la crèche ne voulait absolument pas en entendre parler !

Pour Achille, on ne va pas se mentir, je n’ai le temps de rien alors on est sur une diversification plus classique, même s’il est important pour moi d’amener une part d’autonomie (avec du finger food ou les cuillères Num Num par exemple).

Votre enfant se positionne comment ? Il mange tout, il est difficile… ? qu’est-ce qu’il aime ? Qu’est-ce qu’il n’aime pas ?

Alors j’ai du bol, les deux mangent très bien, et de tout. Par contre ils ont tous les deux été APLV (diagnostiqué tard pour Romane, et dès la naissance pour Achille, on en sort tout juste) et ça a été un peu galère de ce côté.

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