Tiffany Healthy, la maman nutritionniste (et ses conseils pour une diversification alimentaire au top)
Diététicienne et nutritionniste à Nantes, adepte du sport et jeune maman, Popote a eu la chance de rencontrer Tiffany-Skye afin qu’elle nous raconte sa grossesse, sa récente maternité, sa passion pour le tricot et les débuts de la diversificationde Marin. Découvrez tous ses conseils sur la diversification alimentaire à travers son œil professionnel !
Parlons un peu de vous
Pouvez-vous vous présenter ? D’où venez-vous, âge, quel est votre parcours, votre métier…
Je m’appelle Tiffany, j’ai 25 ans et je suis diététicienne depuis 6 années à mon compte, je travaille via les réseaux sociaux mais aussi pour des entreprises, dans l’enseignement, en consultations à distance. J’organise aussi des conférences depuis peu. J’habite dans la campagne, autour de Nantes, depuis un an et demi. Je suis spécialisée dans la prise en charge des troubles hormonaux, de la périnatalité et de l’hypothyroïdie.
Quels comptes Instagram sur la maternité suivez-vous ?
Je suis pas mal de compte à propos de diététique ou de sport, en lien avec ma profession et ma passion car je fais beaucoup de courses à pied. J’ai fait une vingtaine de semi-marathons, j’ai fait le marathon de paris en 2018, des trails et des courses en montagne. J’ai aussi une passion tricot !
@la.sage.femme @bliss.stories @lamatrescence @isadora.et.marisa… mais aussi @petiteknit pour le tricot, @amadietetique @dieteticienne.gourmande pour les collègues diététicienne, @julie_eden pour la mode enfantine et les jolies photos de moments de vie.
Combien d’enfant avez-vous et comment s’appellent-t-ils ?
Un petit garçon, Marin qui a bientôt 7 mois.
Le livre qui vous accompagne en ce moment ?
Je lis très peu car je ne prends pas le temps et je préfère passer mon temps libre à tricoter. Mais je m’intéresse aux livres sur la diversification alimentaire (comme Cuisinez pour Bébé).
Même question avec un film ou une série ?
J’attends avec grande impatience la saison 2 des Chroniques de Bridgerton ! Je suis très peu devant la télé depuis l’accouchement, encore moins devant Netflix.
Une astuce feel good à partager ? / Que faites-vous pour vous détendre ?
Je tricote !! Je marche dès que je peux car le sport en lui-même n’est plus dans mes priorités. Être dans la création me permet d’avoir les mains occupées à faire autre chose que geeker sur mon téléphone.
Enfant, vous étiez quel genre ?
Je suis fille unique, j’ai grandi qu’avec ma maman. On forme un duo mère -fille assez fusionnel. C’était important d’avoir des amis et d’être bien entourée. Petite, j’étais plutôt timide mais je me faisais des copains facilement, j’étais invitée un peu partout.
J’avais une bonne bande et un cercle d’amis, ce qui n’est plus trop le cas aujourd’hui. J’ai des amis fidèles qui m’entourent, mon noyau est autour d’un cercle proche. Pour l’anecdote, ma mère m’a eu à 38 ans, j’ai eu ce modèle-là alors je ne pensais pas être maman aussi jeune.
Vous rêviez de devenir… ?
Je ne rêvais pas de devenir diététicienne c’est sûr. Je me voyais plutôt dans le design graphisme, l’archi ou le digital. Ma vocation m’est venue après le bac. Je ne trouvais pas ma voie donc c’est là que je me suis penchée sur ce sujet. Après une dizaine d’années de danse, je commençais à courir, en vivant seule je me suis mise à m’intéresser à la cuisine… le sport et la nutrition associés m’ont donné envie de me lancer dans ce domaine.
La maternité
Votre réaction quand vous avez appris que vous étiez enceinte ?
J’ai rencontré mon copain quand j’avais 21 ans, il est plus âgé, il avait 30 ans à l’époque. On a 9 ans d’écart. Il faut dire que j’ai eu mon bac tôt, j’ai fait des études courtes et à 20 ans j’étais déjà à mon compte, indépendante financièrement, j’avais mon propre appartement. J’étais jeune mais installée dans la vie active. Alors on a pas mal voyagé mais rapidement, on a eu envie d’avoir un enfant (au bout de 3 ans).
On a attendu d’acheter notre maison car avant on vivait dans un petit appartement et surtout on pensait que ça allait prendre un peu de temps.
En fait, j’ai retiré mon stérilet et je suis tombée enceinte 3 jours plus tard. Une très bonne surprise ! J’étais très heureuse mais assez décontenancée que ça arrive si vite. Je n’ai pas eu le temps d’attendre, on était déjà dans le grand bain.
La grossesse, une période « épanouissante » ou « épanouichiante » ? Désolée, on n’a rien trouvé qui rimait…
Ma grossesse s’est très bien passée. Mon mec dit que j’ai eu une « grossesse à paillettes ». Je suis tombée enceinte rapidement, puis je n’ai pas eu les symptômes contraignants du premier trimestre à part un certain dégoût alimentaire dans le sens où j’étais rassasiée rapidement. Il fallait que le repas soit rapide et efficace parce que les odeurs me dérangeaient un peu. Je me couchais tôt c’est sûr et je faisais des siestes ce qui ne m’arrive jamais ! On a su que c’était un garçon dès la première échographie.
Au départ, je souhaitais une fille, j’avais davantage de coup de cœur pour les prénoms féminins et j’avais le modèle mère/fille vécu. Et puis quand on a su que c’était un garçon, on s’y est fait rapidement, on s’est lancés dans la déco, les achats (assez neutres), le choix du prénom à 6 mois de grossesse… J’ai pris peu de poids, entre 10 et 11 kilos, mais j’ai réussi à rester active : plus de 10 000 pas par jour tout du long ! J’avais la chance de travailler de chez moi. J’ai mal vécu le deuxième confinement et les couvre-feux durant l’hiver, j’en ai vraiment profité au printemps sur le 3ème trimestre.
La fin de grossesse était un peu stressante car Marin était prévu petit bébé, avec un léger RCIU (retard de croissance intra utérin). Finalement, 2,9kg et 48 cm avec 9 jours d’avance, petit mais pas si petit, il a bien grandi grâce à un arrêt de travail anticipé, moins de stress et plus de repos « mental ».
Comment s’est passé l’accouchement ? L’accouchement, est-ce vraiment « le plus beau jour de votre vie » ?
J’ai accouché avec 9 jours d’avance en quelques heures. Depuis 2 à 3 semaines, j’étais déjà dilatée à 1-2cm, j’avais des contractions régulières non douloureuses et un suivi monitoring à la maison (à cause du léger RCIU). Je ne voulais pas d’accouchement physio parce que j’avais peur de la douleur. Le 9 juin au réveil, après une nuit un peu chaotique, j’ai commencé à avoir des douleurs au réveil, on est partis à la maternité mais ils nous ont dit que c’était une fausse alerte. On est rentrés. On a déjeuné. Et j’avais vraiment mal. J’ai pris du Spasfon, une douche chaude mais ça ne passait pas. A 16 heures, on est repartis à la maternité et en arrivant ils m’ont dit que j’étais dilatée à 4cm.
Ils m’ont demandé si je voulais la péridurale mais j’ai dit non car les contractions étaient vraiment supportables. J’ai pris un bain pendant 30 minutes. En sortant, j’étais dilatée à 9cm. Là, j’ai paniqué, j’ai demandé la péri. L’anesthésiste me l’a mise mais comme dans l’heure je devais pousser ça n’a pas vraiment fait d’effet. J’ai tout senti ! Heureusement, Marin était un petit gabarit ! J’ai eu de la chance : pas d’épisio, pas de déchirement, pas d’instruments. Marin est né « coiffé » car je n’ai pas rompu la poche des eaux, il est né dedans ! Je pense que le fait d’avoir gardé l’eau m’a permis de mieux supporter les contractions jusqu’à la fin. Pour un premier bébé, l’accouchement fut express (5h !).
Un bon souvenir de grossesse ?
Les massages pour femme enceinte, les échographies… surtout la T2 lorsqu’on a eu une écho 3D avec un aperçu de son visage. Je suis vraiment nostalgique de la grossesse, et à 6 mois post partum je ne suis pas encore remise du deuil de cette période. J’ai vraiment adoré être enceinte !
Avez-vous allaité ? Allaitez-vous toujours ?
Je voulais allaiter oui, c’est quelque chose qui me tenait à cœur. Ma mère ne m’avait pas allaité mais il y a 25-30 ans, quand ça ne marchait pas, on vous donnait un biberon, sans accompagnement. J’ai donné la tétée d’accueil et ma montée de lait est venue le 2e jour. Je suis restée 5 jours à la maternité car Marin faisait un peu de jaunisse et avec l’allaitement, la jaunisse met plus de temps à s’estomper. Ma montée de lait a été stimulée par le peau à peau.
On ne va pas se mentir, au début c’était douloureux. Je faisais des cataplasmes d’argile. Moi qui n’ai jamais eu de sein, ça me fait tout drôle ! Bien sûr, j’ai eu quelques crevasses au début, à cause de la position pas dingue qu’on avait. On a été voir un chiropracteur 3 fois, il avait le hoquet, il se positionnait mal. Le premier mois, vraiment, c’est dur. Marin tétait nuit et jour. Et puis, on trouve son rythme et tout allait déjà beaucoup mieux à 2 mois.
Je l’ai allaité exclusivement et toujours aujourd’hui alors qu’il a 6 mois passés. Je m’étais mis des palliés : je ne vais faire que 1 mois, 4 mois etc. Finalement on verra où ça nous mène. Peut-être une année ou plus. J’ai repris le travail et quand je le laisse à la nounou je lui donne mon lait tiré de la veille ou congelé. C’est de l’organisation c’est sûr mais j’y arrive et j’espère tenir parce que ça me plait.
Votre meilleur souvenir de maman à ce jour ?
Les premiers sourires échangés, lorsque son regard a croisé le nôtre, vraiment ! Les premières semaines, un bébé ne voit pas grand-chose donc il n’y a que très peu d’échanges. C’était vraiment le kiff après 2/3 mois !
Et à l’inverse, le plus gros fail ?
Alors « fail » n’est pas forcément le terme adéquat, mais j’ai eu un accident de voiture avec Marin alors qu’il n’avait qu’un mois et demi, heureusement seulement des dommages matériels mais le traumatisme psychologique est encore bien présent et je pense que cet évènement a bien anéanti mon congé maternité et même maintenant. On apprend à vivre avec la responsabilité d’un petit être en devenant maman et c’est le sentiment le plus difficile pour moi !
Un objet/jouet/accessoire qui sauve la vie avec un enfant ?
Le coussin d’allaitement ! Je ne m’en suis jamais servie pour allaiter mais par contre Marin y a dormi (calé sur le canapé) pendant des heures et des heures, on l’a toujours emporté en déplacement… et il y dort encore même si ses jambes dépassent.
Un conseil à donner à une jeune ou future maman ?
Prendre beaucoup de photos/vidéos pendant la grossesse pour avoir des souvenirs, et accepter l’aide de l’entourage les premiers mois. Si possible, prolonger un petit peu le congé maternité qui est si court ! Personnellement, j’ai puisé dans mes économies pour ne reprendre qu’à 4 mois post partum plutôt que 2 mois et demi.
Que souhaitez-vous transmettre à votre/vos enfants ?
Le bien-manger, bien-vivre, bien-consommer ! Le respect bien sûr mais aussi le fait de ne pas être addict aux écrans et réseaux… Je travaille sur mon mode d’exercice pro pour m’en éloigner le plus possible lorsqu’il grandira.
Expérience et conseils sur la diversification alimentaire
À quel moment avez-vous commencé la diversification ?
Grâce à mon travail, je sais que quand on allaite, c’est intéressant de commencer la diversification avant 6 mois. Le lait maternel est ultra nourrissant mais au-delà de 4 mois, il ne suffit pas forcément. En plus, quand on allaite, le lait s’imprègne du goût des aliments qu’on ingère. Les bébés ont un intérêt ++ pour les saveurs. Un bébé allaité va se lasser plus facilement de ce qui n’a pas de goût, ils ont besoin de saveur qui les stimulent.
Évidemment, il faut que l’enfant soit prêt ! Marin montrait énormément de signes d’intérêt pour manger. Il voulait être présent sur nos genoux, attraper ce qu’on mettait dans la bouche, il tirait sur les assiettes, attrapait ce qu’on buvait… Alors on a commencé les petites purées à 4 mois et demi. Au début, il avait de la patate douce, il faisait la grimace, avalait, recrachait… Il mangeait une petite cuillère à café. J’ai énormément peur des fausses routes alors il fallait que je reste calme, que je ne montre pas mon stress sinon il allait associer la nourriture à quelque chose de dangereux.
Quels conseils/retours pouvez-vous nous faire sur la diversification alimentaire ?
Je n’ai pas choisi la DME. Je fais des purées, compote, moulinés, je congèle dans des bacs à glaçon. Il préfère tout ce qui est sucré : carottes, panais plus que courgettes et haricots verts. C’est normal, les enfants ont une appétence pour tout ce qui est sucré, dès la naissance, c’est inné. C’est pour ça qu’on conseille les légumes avant les fruits, sinon ils peuvent moins apprécier le reste. Commencer par patate douce, carotte, banane, c’est risquer qu’il refuse des aliments plus fades.
On a beaucoup de chance en tout cas, il a une appétence pour la nourriture et nous on aime cuisiner donc on se fait plaisir. J’ai hâte qu’il mange de manière plus variée, voir s’il passe par la phase de néophobie c’est-à-dire refuser tout aliment et dire non (ça peut durer jusqu’à 7-8 ans). Il y a une phase où l’enfant peut refuser des aliments qu’il appréciait auparavant, ça fait partie des apprentissages ! On va varier les textures dans les prochains jours. Les nouvelles recommandations ont changé, on peut désormais intégrer toutes les catégories d’aliments en petite quantité ponctuellement, en texture adaptée, dès 4 mois. Finalement on peut s’amuser avec les repas des petits !
Comment ça s’est passé ? Votre enfant se positionne comment ? Il mange tout, il est difficile… ? qu’est-ce qu’il aime ? Qu’est-ce qu’il n’aime pas ?
Il préfère les petits pois, carotte, panais, patate douce, courge, banane… Il n’est pas difficile mais il n’apprécie pas vraiment le haricot vert, la courgette… qui ont moins de goût. J’ai dès le début intégré les matières grasses et assaisonnements pour stimuler son goût ! Huile d’olive, crème, beurre, huile de colza, cumin, basilic. Il fait la tête lorsque c’est trop froid (sorti du frigo ou pas assez réchauffé) ou acide (fruits rouges, prune, cerise, kiwi, fromage blanc nature…) c’est drôle !
Globalement ça se passe bien, on lui faisait d’abord goûté les aliments sur nos genoux, puis on a eu la chance de recevoir une chaise évolutive Stokke pour ses 6 mois. Ça nous change la vie depuis et lui adore être autonome, assis dans sa chaise, les mains sur la table ! Il se positionne très bien, ce qui nous permet maintenant d’introduire de nouvelles textures (meilleure déglutition) mais il est ultra dispersé ! Il regarde tout ce qui se passe autour de lui, se retourne au moindre bruit, personne ou chat qui passe dans la pièce… Du coup, il prend son temps pour manger.
Diététicienne et passionnée par la nutrition depuis son plus jeune âge, Tiffany propose un suivi diététique ainsi que des micro-conférences des groupes sur différentes thématiques. Les consultations et ateliers se font uniquement à distance, pour s’adapter aux disponibilités et aux lieux de vie chacun. Retrouvez toutes ses informations, conseils et actualités sur son site internet.
