Choisi ou imposé, que l’on ait hâte ou pas, reprendre le chemin du boulot implique une toute nouvelle phase dans votre maternité : celle de la séparation, de la fin du cocon qui aura duré plusieurs semaines ou mois. Alors, comment on fait pour le vivre au mieux ? Quelques pistes.
Sacré 5ème trimestre
Après 3 trimestres de grossesse et un 4ème dédié aux premiers instants avec son tout-petit, à la découverte, à la fusion… voici venu un autre chapitre : celui de la séparation. On sait, parfois ça peut sembler totalement contre nature de laisser son si petit. Et c’est à vous de voir si vous souhaitez reprendre, et comment. Parce que pour que Bébé soit prêt à se séparer, vous devez l’être aussi.
Pour lui, c’est le début d’une toute nouvelle aventure, il va découvrir l’extérieur du cocon, vivre sa vie de petit d’homme, découvrir peut-être d’autres enfants, s’ouvrir au monde. De votre côté vous pourrez vous retrouver aussi un peu, boire un café chaud, parler à des adultes. Et on vous laisse imaginer la joie des retrouvailles quand vous allez retrouver votre tout petit (même quand vous aurez appris qu’il a fait du 4 pattes pour la première fois sans vous, oui !)
Préparer la séparation à l’avance, verbaliser
Ça ne sert à rien de vous planquer derrière vos émotions, parce que comme vous devez beaucoup l’entendre, les bébés sont des « éponges » ! Il risque de ressentir vos peurs, vos angoisses…
Alors on met des mots et on explique à Bébé ce qu’il va se passer (aussi petit soit-il), cela lui permettra de comprendre ce que vous ressentez. Et oui, on a le droit de dire que nous sommes tristes, mais on lui dit aussi qu’on a confiance en la personne qui va s’occuper de lui et que vous vous retrouverez le soir. Ça vous semble fou ? On vous laisse imaginer ce que ça donne d’être un bébé à qui on n’explique rien et qu’on laisse un jour, le cœur serré. Nan ça ne donne pas envie, alors communiquez !
Construire la confiance
En vous, en lui, en la personne qui va s’occuper de votre bébé. Il ou elle ne fera pas les choses comme vous mais ça tombe bien, il ou elle n’est pas vous. En tant que parent, vous avez le droit de demander certaines choses qui vous semblent importantes (d’où le choix primordial du choix de garde). Mais parfois, ce sera aussi une jolie expérience de lâcher prise. L’essentiel c’est que vous et votre enfant vous sentiez bien. Soyez à l’écoute de vos ressentis et de vos émotions. Si ça roule, on profite de sa chance et si vous ne le sentez pas, changez de mode de garde.
La période d’adaptation (ou période de familiarisation)
Cette période est-elle pour bébé ou pour le parent ? Probablement un peu des deux ! Que vous ayez choisi une crèche, une nounou ou une assistante maternelle, la période d’adaptation est toujours prévue. Concrètement, cette première semaine de garde se fait par échelon : le premier jour, c’est la découverte du lieu, généralement, il est prévu de rester avec bébé. Ensuite, on se sépare un court instant, puis quelques heures et ce, au fur et à mesure des jours qui passent. On prend la température ! Bébé va prendre un premier repas sans vous, puis une sieste… En dou-ceur ! N’ayez crainte, les enfants s’adaptent très bien ! Quant à vous, ces premiers jours vous permettront de vous familiariser avec la séparation graduellement… Oui, il est possible que vous ne sachiez pas quoi faire la première heure sans lui. On vous recommande le café en terrasse, ça fait un bien FOU !
Le temps des transmissions et des échanges
Chaque soir, chaque matin, les familles et les pros échanges sur la journée de Bébé : ce qu’il a mangé, avec quoi il a joué, les temps de sieste, s’il a bien fait caca (si si, on vous jure), les activités, les anecdotes, les éventuels bobos… Et tout ça, ça permet de créer du lien, ça implique les parents dans la garde de Bébé, ça fait du bien à son petit cœur de parent et ça participe au tissage du lien entre vous et les équipes. En gros Bébé + Parents + Pros = trio fantastique.
L’objet transitionnel et autres petits rituels
On vous demandera surement d’apporter un doudou s’il en a déjà un, ou un t-shirt que l’un des parents aura porté pour qu’il y ait son odeur rassurante voire aussi une taie d’oreiller, un lange, une turbulette dans laquelle bébé a dormi sur laquelle il y a son odeur et celle de la maison… Cet objet lui permet de créer « un espace de transition » entre lui et ses parents et de gérer au mieux le manque.
On peut aussi mettre en place un album photo chez la nounou ou à la crèche. Quand Bébé pense à vous la journée (et parfois c’est long, une journée), parfois ça fait du bien de regarder les photos de vous, de la fratrie, de Mamie et Papy, du chat Félix, de doudou lapinou… ça lui permet de parler de vous, de partager ses émotions et ça fait du bien à son p’ti cœur de bébé mignon.
Pour les plus grands, on va installer une routine, cette répétition va le rassurer comme pour le coucher. Lire le même livre, donner le doudou ou la sucette, faire coucou à la fenêtre chaque matin, apporter un petit jouet de la maison le temps de se dire au revoir, faire un bisou sur la main… Ces petits gestes peuvent apporter beaucoup à l’enfant qui se sentira plus serein.
Un nouvel équilibre familial
Vous pensiez avoir trouvé un rythme les premiers mois avec Bébé ? Mauvaise nouvelle, il va falloir retrouver ses marques avec le retour au travail ! Les horaires de garde, le bain en rentrant (pas tous les soirs, épargnez-vous ça !), le repas, la tétée ou le bib, le rituel du coucher, les câlins… Le retour au travail implique forcément une nouvelle organisation et ça va nécessiter un peu de temps d’adaptation.
N’hésitez pas à anticiper en parlant de la situation avec votre supérieur, RH, collègues… Parce que non, la réunion à 18h c’est pas drôle. De même, si vous continuez à allaiter, renseignez-vous sur vos droits et communiquez pour trouver la meilleure des organisations. Faites une check-list et n’ayez pas peur de parler de ce qui vous tracasse. ! Tout ce qui sera abordé en amont vous permettra d’être plus serein.e. Et puis non, vous n’allez pas reprendre un rythme de croisière en 1 jour alors soyez indulgente avec vous-même, promis ça va aller… Baby step par baby step !
L’angoisse de l’abandon
« Angoisse » et « abandon » : deux mots qui font peur, et pourtant c’est une période NOR-MALE du développement des enfants, qui commencent à partir de 8 mois (et peut durer jusqu’à 18 mois). Quand il ne vous voit pas, il pense que vous êtes partie pour toujours, et alors là bonjour la peur et les pleurs. C’est plus ou moins intense selon les bébés.
Si c’est à cette période que vous avez prévu de démarrer les temps de séparation, on vous donne quelques tips pour l’aider à traverser cette période : évitez de partir quand il dort ou qu’il ne vous regarde pas et dites-lui aurevoir avant, expliquez-lui quand vous le confiez à quelqu’un, habituez-le à voir du monde mais ne le forcez pas à aller dans les bras et rassurez-le quand il a peur, jouez à « coucou » en vous cachant derrière une couverture (et oui vous existez toujours même s’il ne vous voit pas), installez le avec ses jouets quand vous cuisinez, il prendra confiance en sachant que vous êtes pas loin…