Comment prendre soin de son couple tout au long de la vie ? Comment rester amoureux et complices et ce malgré les épreuves ? Comment faire face à l’arrivée des enfants ? Se préparer au mariage ? Se préserver de l’ennui du temps qui passe ? Toutes ces questions, Soazig y répond à travers son média Amour Toujours et son podcast dédié au couple. Mariée depuis 20 ans et maman de 4 (oui 4 !) enfants, elle nous confie les clés pour rester unis notamment en Post-Partum. Rencontre !
On parle de quoi ?
Votre histoire, votre parcours…
J’ai 46 ans, je suis mariée avec Arnaud depuis 20 ans et nous avons quatre (grands) enfants âgés de 12 à 18 ans. Je viens de La Baule et aujourd’hui je vis à Toulon. La mer a toujours été proche de moi, c’est quelque chose qui m’a imprégnée. Côté pro, j’ai fait des études de Droit et j’ai exercé dans le droit médical en tant que responsable juridique dans une clinique. En 2018, j’ai eu comme une révélation. Mon mari et moi allions avoir 40 ans et autour de nous, nos couples d’amis ou de famille vivaient les premières crises : ennui, adultères, divorces… Et je me suis dit « Mais quel gachi, mais quel dommage… » Je suis quelqu’un à qui on se confie beaucoup et tout ça m’a fait cogiter. C’est à ce moment-là que j’ai l’idée de créer des carnets pas comme les autres, fait pour le couple et destinés à programmer des rendez-vous à deux afin de se retrouver, de remettre du dialogue, de l’intensité dans le couple. Je me suis lancée un peu comme ça, sans business plan sans rien. J’ai suivi un cursus de psychologie en parallèle de mon droit donc j’ai toujours eu de l’appétence pour l’humain. Mais sans le côté thérapie. Mon désir avec ces carnets c’est d’insuffler de la joie, du bonheur simple et accessible à tous les couples. D’ailleurs, je voulais m’adresser à des couples en perte de vitesse mais qui n’ont pas de gros problème majeur. Souvent les couples voient qu’ils s’éloignent mais ils ne savent pas concrètement comment faire. Les carnets, c’est un outil pratique et réaliste pour travailler ensemble pas à pas.
Comment vous êtes-vous inspirée pour créer Amour Toujours ?
J’ai lu beaucoup d’articles, de livres et bien sûr, ma propre vie de couple m’a aussi inspirée. Avec mon mari Arnaud, nous avons été unis à l’église et le prêtre qui nous a marié nous a suivis tant et si bien qu’il est devenu un ami au fil du temps. C’est un homme précieux qui a su nous poser les bonnes questions, nous aider à nous remettre en question quand il le fallait, nous donner des exercices… C’est ça que j’ai voulu insuffler dans les premiers carnets Amour Toujours. C’est une façon de dire que vous êtes les propres acteurs de votre couple. Libre à vous de faire ces rendez-vous, de parler, de travailler… Marylise Richard qui est thérapeute m’a également aidé sur ce sujet. Nous nous entendons toutes les deux sur le principe d’amour durable : insuffler de la joie et du bonheur grâce à des exercices simples et accessibles.
L’engagement avant le mariage est quelque chose qui est important aussi…
Oui, c’est la raison pour laquelle ce sujet a été la création d’un deuxième carnet. Le début d’un couple est crucial et lorsqu’on décide de se marier, il faut savoir dans quoi on s’embarque. Dans une union religieuse, on a cette préparation au mariage mais lorsqu’on se pacse ou qu’on se marie civilement, il n’y a pas cette période de discernement que personnellement je trouve fondamental. Ce deuxième carnet était une évidence : il faut savoir dans quoi on s’engage et remettre aussi toute cette symbolique dans le « Oui » que l’on prononce le jour J.
Votre troisième projet : l’arrivée d’un enfant dans un couple !
Le carnet Naissance s’est imposé comme une évidence. L’arrivée d’un enfant (et surtout du deuxième) peut déséquilibrer dangereusement le couple. L’un des premiers facteurs de la crise est lié au manque de communication. Lorsque vient l’enfant, le couple est mis de côté. Ce qu’on essaye de faire avec ce carnet c’est de créer des bulles de connexion dans lequel le couple se retrouve. Les rendez-vous proposés dans les carnets sont à programmer avant la naissance jusqu’au 9-12 mois de l’enfant et permettent de parler de cette nouvelle parentalité. Parler de soi, écouter l’autre, partager ses ressentis et ses besoins, c’est un anti-baby clash.
Le baby clash n’est donc pas irrémédiable ?
Évidemment ! Je suis issue d’une génération où il n’y avait pas autant de réseaux sociaux, de podcasts… On ne savait pas de la même façon qu’aujourd’hui ce qu’était la maternité et quand on n’est pas abondé d’informations en amont, on ne projette pas. Je pense sincèrement que ça m’a préservée même si j’ai eu la chance d’avoir des grossesses et des accouchements relativement faciles. On pense que le baby blues, le baby clash c’est « normal » alors que non… Il faut se préserver et ne pas tomber dans la sur-information qui peut générer des angoisses ou des projections négatives. Le couple et la parentalité ont besoin d’être davantage valorisés.
Ça a changé quoi pour vous en tant que couple de devenir parents ?
Je n’ai pas vraiment eu l’impression d’un changement, plutôt d’une suite logique dans l’histoire de notre couple. On savait qu’on voulait des enfants, venant tous les deux de familles nombreuses. C’est arrivé lorsqu’on était prêt et on avait une telle complicité que l’on a fait équipe. Arnaud était médecin sous-marinier à l’époque et il partait souvent en longue mission mais lorsqu’il revenait il était là à 200%. Je pense qu’on n’a pas vraiment réfléchi à tout ça à l’époque mais on a fait en sorte que tout roule. Grâce à notre éducation et au côté famille nombreuse aussi on savait aussi à quoi ressemblait cette vie de parent et forcément ça nous a aidé.
Le truc le plus difficile à cette époque ?
Les absences d’Arnaud bien sûr, c’était le plus difficile à gérer. Cependant dans l’armée il y a une forte solidarité entre familles. Nos parents étaient aussi très présents… J’ai toujours été à l’aise pour demander de l’aide. Je n’ai jamais eu de problèmes à continuer ma vie professionnelle et à laisser mes enfants quand j’en avais besoin. L’été nous prenions par exemple une jeune fille au pair pour pouvoir se retrouver à deux et avoir du temps de qualité ensemble. Je pense que c’est ça qui m’a aidé, ne pas me dire « je dois tout faire seule. »
Quels conseils donnez-vous aux jeunes parents pour se préparer au chamboulement de la maternité ?
Le carnet que j’ai imaginé est un outil pour répondre à cette question. Le conseil global que je donnerais, c’est de faire de son couple, base de la famille que l’on crée, une priorité. S’il n’y a plus de couple, la famille explose et donc il faut en prendre soin. Quand on prend conscience de ça, on axe différemment son quotidien, son planning et on redonne une place de choix au couple. L’enfant nécessite des soins et bien sûr de l’attention mais ce que j’essaye de distiller, c’est de cultiver les petits gestes du quotidien, la tendresse, et ce malgré le chaos d’un enfant en bas âge.
Le secret d’un couple qui dure ?
La connexion. Les enfants sont une priorité c’est évident, on veut leur bien-être, le meilleur, les bonnes études, les bonnes activités pour se développer… Mais mettre les enfants au centre de tout, ce n’est pas pour moi le bon calcul. Ni pour nous ni pour eux… Le couple doit être au centre et les enfants gravitent autour. Un enfant n’est pas au centre de tout, ils ne sont pas « notre tout » et ils ne sont pas responsables de notre bonheur. C’est très dans l’air du temps de dire ça, on l’entend même dans la dernière chanson de Clara Luciani. On l’entend aussi dans la bouche de certains qui divorcent et qui se raccrochent à leurs enfants comme leur « tout » et on entend aussi certains enfants de divorcés parler de cette pression qui en découle. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre. Nos enfants, nous les aimons, nous les élevons, nous sommes là pour eux mais ils ne nous appartiennent pas. Notre mission est de les lancer le mieux que nous pouvons dans leur propre vie tout en préservant et vivant la nôtre.
Comment préserver cette connexion dans la parentalité ?
Partir en vacances à deux. Trouver du temps à deux sans les enfants. J’entends énormément de parents culpabiliser de laisser leurs enfants. Nous on l’a toujours fait, même quand les enfants étaient petits. Indépendamment de moments en famille, de week-ends entre amis, je parle vraiment du moment où on se retrouve à deux. Parfois on a tendance à se dire que c’est un truc que l’on fera quand les enfants seront grands mais c’est quand ? Et d’ici là qu’est-ce qu’on aura à se dire ?
Un mot pour finir ?
L’autre jour, nous étions dans notre salon et nous avons entendu les enfants se marrer tous ensemble à l’étage.. C’était tellement bon ! On s’est alors dit qu’on avait vraiment réussi quelque chose. Une fraternité qui s’entend bien, ce n’est pas inné malheureusement. Ils sont complices, ils jouent, ils rigolent ensemble… Et c’est nous en tant que famille qui avons généré cela donc c’est une vraie fierté. Notre plus grande fierté de parents peut-être ! J’espère qu’ils sauront préserver cela.
Des projets en 2025 avec Amour Toujours ?
Nous venons de sortir La Collection Amour Toujours, une jolie gamme de vêtements à porter en duo et d’accessoires pour témoigner de notre foi en l’amour. Et nous travaillons avec Marylise, avec qui j’anime le podcast Au Cœur du Couple, sur une préparation à l’engagement avec du lien, pour être vraiment au contact avec les couples. On imagine un format de masterclass pour armer au mieux les couples à la vie à deux dont ils rêvent.