La légende dit que les tout-petits connaissent parfaitement leurs besoins et prennent d’eux-mêmes les bonnes quantités. On a voulu enquêter avec notre experte diététicienne-nutritionniste Loetitia Pescot. On vous donne nos conseils pour transmettre de bonnes bases aux petits, et comprendre ce qui joue sur leurs habitudes alimentaires de la naissance à la diversification.
Un peu de théorie
Le saviez-vous ? C’est notre cerveau qui commande notre prise alimentaire, même que ça se situe au niveau de l’hypothalamus. Vous vous rappelez les cours de SVT ? Manger donne de l’énergie et les nutriments nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. Le corps a besoin qu’on apporte ce carburant, ça s’appelle l’homéostasie (la régulation des apports par rapport aux besoins, vous suivez ?).
Le rythme de croisière alterne jeune et prise de repas en 3 phases : la faim, le rassasiement et la satiété. Attention donc, les petits gourmands qui se jettent sur un repas, et qui mangent sans prendre la peine de mâcher. Il faut environ 20 minutes pour que le cerveau reçoive le message de satiété.
Tout se passe donc au niveau du poste de contrôle (le cerveau) et aussi au cœur du sujet : l’estomac plein. Mais tout ça, c’est de la théorie héhé ! Sinon, ça serait trop simple non ?
En fait, il faut également compter sur les facteurs extérieurs : la disposition génétique déjà, mais aussi l’environnement, le mode de vie, si on est gourmand ou non… Tout ça c’est influencé par les aliments qu’on mange et qué s’apelerio la palatabilité des aliments. Oui, la pa-la-ta-bi-li-té des aliments messieurs dames, c’est la texture qui provoque une sensation agréable en bouche (vous pourrez briller en société grâce à nous !). Et le gras joue un rôle bien fort là-dedans. Parce que quand c’est bon, on veut en manger plus… Mais comme la vie est parfois mal faite, le gras rassasie moins. Donc, on évite m’voyez.
Des bonnes habitudes à transmettre
Ce qui rassasie c’est les glucides, les protéines. Après quand c’est beau ET bon, on a aussi envie d’en manger plus. Et là, on parle de disponibilité alimentaire. Plus on a de variété, plus on a envie de manger. Notre experte Loetitia Pescot prend l’exemple du plateau de fromages : lorsqu’il y a plusieurs fromages, vous allez goûter un peu de chaque. S’il n’y en a qu’un vous en mangez moins. Simple non ? On évite donc TROP de choix.
Enfin, il y a l’éducation au goût qui passe par la sphère familiale et culturelle. Certaines familles mangent plus que d’autres, certaines sont très bio, certaines sont végé… Bref, quelle que soit la famille que vous ayez, cela a forcément un impact sur bébé. Même votre anxiété a des conséquences sur son appétit. Si le moment du repas vous met en rognes, soyez sûr que bébé va en jouer. Et évidemment, on évite de mettre une distraction pendant la prise de repas (ça marche aussi pour les adultes) lire, regarder une tablette, la télé… Autant de choses qui ne vont pas aider à savoir quand on est rassasié, à se concentrer sur la mastication, à apprécier les saveurs. C’est là que nos gourdes mono-saveur vous sauvent la mise !
Pour les nouveaux nés
La capacité d’autorégulation chez les bébés est très élevée mais cela diminue avec le temps (et assez rapidement). L’alimentation au sein peut favoriser cette capacité d’autorégulation pour la simple et bonne raison qu’on ne peut pas forcer un enfant à téter alors qu’on peut être tenté de lui faire finir son biberon. Mais on vous rassure les non-allaitants : les bébés allaités peuvent être forcés à finir leur assiette plus tard.
Tout ça pour dire que les parents doivent apprendre à percevoir les signes de faim et de rassasiement. GROS poids sur les épaules, mais en tant que parents, les responsabilités ça vous connaît non ? La capacité d’autorégulation dépend pas mal des parents.
Les signes de faim : mouvements de bras, de jambes, ouverture de la bouche, tape sur la table, pleurs.
Les signes de rassasiement : ils s’endorment sur le sein ou le biberon, ils tètent moins vite, recrachent la tétine.
Mais là, vous vous dites mais comment savoir si je donne assez ? Pas la peine de donner une GROSSE assiette pour gaver l’enfant comme une oie. Si sa courbe de croissance staturo-pondérale est bonne, c’est qu’il est assez nourri donc on respire 🙂 #zen
Pour les enfants diversifiés
En tant que parent, on apprend à donner les quantités adaptées à son enfant. On surveille les signes de faim, on reste à l’affût de ses besoins.
L’astuce gros mangeurs : on lui donne une petite assiette pour qu’il ait l’impression qu’il y a en beaucoup. #ruse (Pssst, ça marche aussi pour les petits mangeurs avec une grande assiette du coup !)
On évite de donner trop de choix sinon, ça fait le même effet que vous quand vous arrivez devant un buffet : vous prenez de tout en petite quantité et au final, vous mangez trop (si, si, ne dites pas le contraire). On y va tranquillement, un ingrédient l’un après l’autres, ea-sy avec les Popote.
Rappels
– L’aliment n’est pas une récompense
– Exit l’enjeu sentimental « Une cuillère pour faire plaisir à mamie, maman, petite sœur… » Non, on ne mange pas pour montrer son affection.
– L’enfant ressent tout, le moment du repas doit être convivial, pas stressant 🙂
– L’enfant (ce petit démon) peut jouer sur vos cordes sensibles. Il peut par exemple, parfaitement manger chez la nounou ou à la crèche mais être un peu plus casse-pied avec vous. Il sent juste ce qui vous embête, donc soyez neutre, zen et cool et tout ira bien !