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Bébé végétarien : bonne ou mauvaise idée ? 

Être parent végétarien et débuter la diversification alimentaire de son bébé c’est se poser la question de savoir s’il est envisageable de lui faire suivre ce régime alimentaire et si oui avec quelles précautions.

Avant d’évoquer quelques astuces permettant de couvrir les besoins de bébé quel que soit le régime alimentaire qui lui est proposé rappelons que cet article est informatif et et que ce choix doit être préalablement discuté avec un professionnel de santé.

On parle de quoi ?

Bébé peut-il suivre un régime végétarien ou végétalien ?

Le végétarisme consiste à ne pas consommer ni viande ni poisson. Le végétalisme consiste à ne pas non plus consommer d’œufs, de produits laitiers ni de miel. (Le miel ne doit pas être proposé avant les 1 an de l’enfant pour évincer le risque de botulisme). 

Le véganisme englobe à la fois le végétalisme mais également l’absence d’exploitation animale (cosmétiques, vêtements…)

Ne consommer ni viande, poisson, œufs et produits laitiers c’est exclure une source de protéines, de fer et de calcium. Nous verrons plus loin quelles alternatives peuvent être employées pour couvrir les besoins du bébé en ces principaux nutriments.

Rappelons que les recommandations françaises actualisées préconisent d’apporter 500 à 800ml de lait maternel (à volonté) ou infantile jusqu’à 1 an.

Elles préconisent également de ne pas dépasser 20g de viande, poisson, œuf jusqu’à 1 an et de consommer ces produits bien cuits (viande jusqu’à 10 ans, œufs jusqu’à 5 ans, poisson jusqu’à 5 ans (fumé à partir de 3 ans).)

Un enfant végétarien de 6 à 12 mois qui continue à prendre le sein à la demande ou à boire 800ml de lait 2e âge couvre ses besoins en protéines, calcium et fer.

Un bébé végétalien qui prend le sein ou un lait sans protéines de lait de vache sur prescription médicale couvre également ses besoins.

En revanche le bébé végétalien d’une mère végétalienne allaitante devra être, sur prescription médicale, supplémenté en vitamine B12 tout comme sa mère.

Au-delà du lait, quelles sont les sources de protéines et fer ?

Les laitages  : et fromages chez l’enfant végétarien (mais non végétalien) peuvent également être proposés pour leurs apports en protéines, calcium, vitamine B12.

Jusqu’à 10 ans, on leur proposera au lait entier pasteurisé ou pourront être savourés fromages à pâte pressée cuite ou fromage au lait cru recuit (63°C à cœur) (attention aux fils de fromage fondu à recouper).

Les œufs sont une alternative intéressante pour les bébés végétariens mais non végétaliens. A proposer bien cuit et à veiller à ne pas dépasser trop régulièrement le demi jusqu’à sa première année (20g de source de protéines = ¼ à ½ œuf).

Ses protéines sont complètes (présence de tous les acides aminés) mais son fer, non héminique, nécessite un apport en vitamine C crue au cours du même repas afin d’être assimilé : quelques gouttes de jus de citron ; kiwi ; quartiers d’agrumes ; jus de légumes crus (surtout poivrons, bien lavés) …

Chez le bébé végétalien il sera indispensable de proposer systématiquement une bonne association végétalienne à savoir : associer un aliment du groupe A avec un aliment du groupe B ou un aliment du groupe A associé à des légumes riches en lysine comme les petits pois, les choux, les champignons, les haricots verts. Sans oublier qu’il s’agira d’aliments comportant du fer non héminique (comme les œufs), à associer donc à une source de vitamine C crue. Exemples : nos moulinés de patate douce et quinoa Popote.

Le soja ne doit pas être proposé avant les 3 ans de l’enfant à raison d’un produit maximum par jour. En revanche en proposer à 3 reprises dans le cadre d’introduction des allergènes majeurs est nécessaire à l’aide par exemple d’une cuillère à café d’un laitage nature au soja ou de tofu soyeux mixé dans une compote par exemple.

Les jus végétaux : d’avoine, épeautre, riz, amandes, coco… ne sont pas recommandés chez l’enfant. Ils ne sont en aucun cas des équivalents en matière de protéines et calcium (même dans le cas où ils en sont enrichis artificiellement).

Les algues quant à elles ne doivent pas être proposées à l’enfant (risque de toxicité).

Régime végétarien et allaitement

Peu importe ce que mange la mère allaitante, son lait couvrira les besoins de son bébé. Cependant il est recommandé d’être supplémentée en vitamine B12 pour soi et son bébé dans le cadre d’un régime végétalien comme précisé plus haut.

Au-delà de la question de la vitamine B12, une mère allaitante qui ne couvrirait pas ses besoins en protéines (produit laitier, œuf, protéines végétales associées) prendrait le risque d’une fonte musculaire (les besoins en protéines chez la mère allaitante sont de 1,1g pur de protéines par kg de poids de corps : 66g de protéines pures pour 66kg- 30g de comté contient 8g de protéines pures).

Un défaut de calcium pourrait avoir pour conséquence un risque de fractures mais pourrait aussi être la cause de vasospame. Et le calcium nécessite la couverture des besoins en vitamine D comme cité précédemment.

Pour conclure…

Proposer un régime végétarien ou végétalien à son enfant dès les prémices de sa diversification alimentaire a pour avantages : la découverte d’associations variées contribuant au développement de son palais ainsi que la présence importante de fibres (diminution du taux de cholestérol, satiétogène, microbiote intestinal, diminution de la glycémie…).

Il conviendra simplement de surveiller la couverture de ses besoins en lait (lait maternel ou infantile avec ou sans protéines de lait de vache), ainsi que la présence de bonnes associations végétariennes, de graines et d’oléagineux afin de prendre l’habitude de couvrir ses besoins lorsque le lait ne les couvrira plus à lui seul. Une supplémentation en vitamine D sera à poursuivre ainsi qu’en vitamine B12 dans le cas d’un régime sans œufs ni produits laitiers.

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